Il n’est pas facile pour un juge de suivre mentalement les rebonds et les sauts d’une gymnaste. Les juges olympiques doivent être en mesure d’analyser le résultat quelques minutes après la performance, en notant même les mouvements les plus subtils afin de pouvoir déterminer les scores qui récompenseront athlètes méritent l’or et lesquels rentrent bredouilles.
Ce sport dépendant de l’analyse des juges et de leur performantes. Apres des années compliqués sur l’impartialité et la qualité de certains jugements, la Fédération Internationale de Gymnastique (FIG) a décide d’utiliser une intelligence artificielle ) développée Fujitsu pour aider les juges à marquer des points aux Jeux Olympiques 2020 à Tokyo.
Le système analyse les données recueillies par des capteurs 3D lors des performances des gymnastes. Il fournit ensuite presque instantanément des détails sur chaque performance, depuis la hauteur des sauts des athlètes jusqu’à l’angle de leurs jambes. Après avoir comparé ces informations aux normes des comités internationaux de gymnastique, l’IA produit un score.
Si cela fonctionne comme prévu, le système supprimera une partie de la subjectivité du jugement et d’autres comme une tendance à noter les performances différemment selon l’heure de la journée ou à favoriser un certain style de routine par rapport à un autre.
Alors que le président de Fujitsu, Morinari Watanabe, a déclaré au Guardian en novembre 2017 qu’il était confiant que les gymnastes adopteraient la technologie de l’IA pour marquer des points, d’autres sont sceptiques quant à l’amélioration par rapport aux panels de juges exclusivement humains..
En effet, l’interprétation reste limitée, Les athlètes olympiques repoussent constamment les limites de leur sport, et l’IA peut ne pas être capable de comprendre et de marquer adéquatement un mouvement qu’il n’a jamais vu auparavant. Peut-être plus important encore, comme avec n’importe quelle technologie, le système de Fujitsu pourrait être piraté par des nations concurrentes ou même simplement par des fans de certains athlètes.
En 2020, l’IA de Fujitsu ne servira probablement en tant que juge adjoint, fournissant aux juges humains des informations supplémentaires. Cependant, si les comités olympiques sont satisfaits de sa performance, nous ne serons peut-être pas si loin de tous les comités d’évaluation de l’IA – et du potentiel d’altération qui les accompagne.
